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Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Mer 19 Fév - 1:35
Petrushka
Petrushka
Messages : 258
Featuring : Baba Yaga
Pirates

Petrushka

«La Souillon»


feat Baba Yaga de Contes et légendes russes

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My Info

boom

Date et lieu de Naissance : beaucoup trop d'années, aux alentours du temple de Soma.

Tome de magie noire : Morphing (type soutien)

Petrushka est détentrice d'un tome sur la magie de la transmutation d'objets. Elle est capable de transformer un objet en un autre objet, mais pas n'importe lequel. Il faut la vieille sorcière connaisse parfaitement l'aspect de l'objet désiré, auquel cas elle pourrait faire une erreur dans sa transformation et le résultat pourrait être... aussi déformé qu'elle. En ce qui concerne la mutation d'objets, il faut que l'objet de base ai une taille proche de l'objet recherché. Plus un objet est gros et plus l'effort pour le changer est important : le temps d'incantation ainsi que le taux de fatigue peut varier selon le poids et la taille de l'objet aussi bien qu'à son niveau actuel, il lui est bien impossible de faire un glaive volumineux sans se retrouver quelques jours dans le comas. Eh, elle manque d'endurance mamie, ne l'oubliez pas.
Elle a apprit toutes les formules par coeur cependant, il lui est important d'avoir un contact physique avec le tome car c'est bien de cet objet magique qu'elle puise son pouvoir. Et puis, même si elle connait bien les sorts, un oubli est si vite arrivé. Vous savez, la mémoire à cet âge, c'est plus ce que c'était...
Évidemment, l'objet de base reprend sa forme initiale au bout d'environs huit à dix minutes, autant vous dire que pour un combat long on peut oublier mémé dans la cale du bateau sans que ça ne pose problème à personne. Sans parler que la vieille bique s'en sert parfois aléatoirement, donc quand votre arme se transforme devant vous sans que vous ne lui ayez rien demandé, vous avez juste envie de l'enfoncer dans le front de la sorcière. On lui a conseillé d'utiliser justement ce pouvoir sur les armes de l'ennemi pour le déstabiliser, mais entre ce qu'on lui dit de faire et ce qu'elle a envie de faire, il y a parfois un gouffre...
Un jour, elle a utilisé son pouvoir pour une petite expérimentation. Voulant faire plaisir à son capitaine, elle a eu la mauvaise idée de transformer son... plat peu ragoûtant en quelque chose de plus exquis. Le pauvre homme a fini par passer une nuit à vomir et, depuis ce jour, la vioque s'est sentie tellement honteuse qu'elle a juré de ne plus jamais user de ce pouvoir pour faire quelque chose de comestible.  
Elle aime particulièrement utiliser ce sort pour tromper de pauvres victimes et se divertir de cela.

Bâton de Magie blanche (type soutien)

Le Bâton de la vieille sorcière est... A son image. Il n'a rien des somptueux sceptre d'or blanc que l'on peut retrouver chez certains mages de famille nobles et de clercs. Le sien serait sculpté avec le bois d'un arbre très ancien d'une forêt Naelite aux propriétés magiques. C'est du moins ce que prétend cette grand-mère qui, en réalité, cherche plutôt à cacher ses propres pouvoirs que le bâton ne servirait qu'à amplifier. En effet, Petrushka use de la magie blanche pour soigner ses alliés. Pour se faire, il faut que le blessé soit à une distance raisonnable et qu'elle puisse avoir un contact visuel avec celui-ci. Plus la distance est importante, plus le temps d'incantation sera long et les soins inefficaces. Si le bâton touche la blessure, il le temps demandé pour soigner la blessure est très réduit.
Le bâton, issu d'un arbre sacré, peut également amplifier les vertus de certaines plantes médicinales à vertus curatives. Pour cela, il suffit que le bois entre en contacte avec la mixture à base de plante (plonger le bout du bâton dans la pommade ou la soupe à propriété curative). Cela ne concerne que les plantes qui soignent, il n'est pas question d'amplifier les effets des herbes paralysantes ou empoisonnées.
Le bâton, étant en bois, peut se dégrader sous les coups de la magie de feu. Il peut devenir inutilisable jusqu'à régénération de l'écorce extérieure de celui-ci s'il est brûlé, et cela peut prendre plusieurs jours selon les dégâts de feu ou de foudre que l'arme à subit.

Suite à quelques petits trous de mémoire et une certaines sénilité, le vieux croûton a deux ou trois problèmes en ce qui concerne l'utilisation de ces deux sortes de magie. Bien qu'elle fût une mage puissante par le passé, il lui faut réapprendre les bases afin de mieux se souvenir de ses anciennes capacités. Veuillez lui pardonner de commencer avec des armes niveau E malgré son grand âge, ce n'est pas un manque d'expérience, juste un petit problème de gâtisme.



Caractère : Eh bien, sale moucheron ? Tu veux apprendre à me connaître ? Pauvre insecte, moi je n'aime pas les gens. Oui je suis ermite et solitaire, oui je suis une croulante qui n'aime pas être dérangée par n'importe qui. Y'a qu'à mon Soma et mon équipage que je suis fidèle. Ces p'tits sots là, je pourrais leur donner ma vie, le peu de vie qui me reste. Tu me trouve vulgaire ? C'est n'importe quoi ! Ils le mérite, toujours à tirer au flan pendant que j'me démène la carcasse sur le navire à gérer le matériel. Je suis une bosseuse, j'aime pas qu'on se tourne les pouces ou qu'on fasse mal son travail. A part le capitaine, mais lui on le respecte et puis c'est tout. Y'a rien à redire là-dessus, et si tu ose lui parler de travers je me chargerai moi-même de te mettre un coup de pied là ou je pense pour te faire déguerpir de bateau. J'ai un caractère bien trempée moi, et j'suis un poil têtue enfin c'est ce qu'ils disent ici mais c'est juste que quand j'ai une idée en tête, je sais que j'ai raison et que vous avez tous tord donc c'est normal que je campe sur mes positions. Hein ? On a osé dire que je suis méchante ? Calomnies ! Ouais, une fois j'ai pris un bout de tissu qui traînait, j'ai usée de ma magie pour le transformer en pantalon d'un matelot, j'ai "accidentellement" fais tomber de l'huile sur le gaillard qui a dû aller se changer. Dans ma grande gentillesse, je lui ai proposé le futal magique. L'effet s'est dissipé quand il était sur le pont et il s'est retrouvé en calcif quand le tissu est redevenu lambeaux. J'ai l'sens de l'humour avec les gars, ils ont bien rit. C'était machiavélique mais mon idée était ingénieuse. Faut savoir que le petit penaud, il m'avait fait un sale coup la veille. La vieille bique s'est vengée, la vieille bique est rancunière. Quand on me cherche, on me trouve. Qu'est-ce qu'il m'avait fait ? Qu'est-ce que ça peut te faire, j'ai dis que j'étais misanthrope alors qu'est-ce que tu fais encore là ? Va bosser ! ... Attend, mais t'es mon reflet dans le miroir en faite, tu peux pas partir tant que je suis là. Je crois que je commence à devenir sénile, moi...    

Petrushka «La Souillon» . Iii12
Petrushka «La Souillon» . ZlZQgHM

Lorsque les pois ou les poireaux bouillent dans le pot qui est mis hors du feu, sachez alors qu'il n'y a nulle sorcière en la demeure.

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My Story

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A VOIR CI-DESSOUS

My abilities

Survie

Survie

95%
Chasse

Chasse

80%
Orientation

Orientation

15%
Endurance

Endurance

20%
Fabrication

Fabrication

95%
Ingéniosité

Ingéniosité

75%
Petrushka «La Souillon» . CvDAcD1

Il était une fois, un marchand de foie, qui vendait du foie, dans la ville de Foix. Il se dit "- Ma foi, je ne vendrais plus de foies dans la ville de Foix car il fait trop froid.".

The end


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[i]Baba Yaga[/i] ([b]Contes et Légendes Russes[/b]) ≈ <a href="#lien profil">Petrushka</a>
Halloween




Dernière édition par Petrushka le Dim 5 Avr - 19:53, édité 2 fois

Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Mer 19 Fév - 1:38
Petrushka
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My Story



Prologue.

- Hé, regardes là-bas ! La vieille peau vient acheter du rhum pour l'équipage du Léviathan.
- Même pas besoin de me retourner pour le savoir. Je sens son odeur jusqu'ici. Quand j'étais gosse et qu'on me parlait d'elle en me disant que personne ne pouvait la sentir, je pensais que c'était une façon de parler. Mais non. Enfin oui. Les deux quoi, elle est aussi pourrie de l'intérieur que de l'exterieur.
- Arrête. Comment ce vieux débris peut encore tenir debout, et pourquoi Kuraken l'a prise sur son équipage ? C'est un mystère. D'ailleurs, tu pense qu'elle a toujours été aussi laide ou que c'est un effet de la vieillesse ?
- J'ai posé la même question à mon père, et bah il m'a répondu qu'aussi loin qu'il s'en souvienne elle était à vomir sur tout les aspects. Tu sais qu'elle en connait du monde, la momie. Sa réputation s'étend sur plusieurs villes du continent.


Attablés à la taverne, les deux compères de Khor se plaisaient à commérer sur la vieille dame. Bon, il y avait du vrai dans ce qu'ils disaient, mais vous vous doutez bien que la grand-mère avait vu passer bien plus de printemps qu'eux, et de ce fait avait vécu bien plus de choses qu'il ne pouvait se l'imaginer. Je sais, je sais. Vous rêvez qu'elle vous raconte cela d'elle-même. Qu'elle vous invite à boire avec elle pour vous conter ses merveilleuses péripéties. Mais croyez-moi, il ne vaut mieux pas. Déjà, parce que mamie est un poil sénile, elle ne se souvient plus très bien de ce qu'il s'est passé dans sa vie. Ensuite, parce qu'elle n'est pas du genre à faire la causette avec n'importe qui, elle a du caractère, la grand-mère. Enfin, parce que son haleine de cachalot venant de digérer le cadavre décomposé d'un calmar pourrait vous donner des sueurs froides. Alors, si vous êtes curieux, permettez-moi de prendre la parole à sa place pour vous dévoiler un peu de son passé. Hein ? Qui suis-je ? Oh, juste un narrateur omniscient qui passe dans un coin de ta tête au moment même où tu lis ces lignes. Ah, et si tu te posais encore la question, saches que les deux ivrognes du haut ne servaient qu'à introduire tout ceci.

La fuite de la prêtresse.

Tout commence il y a environs un siècle. Oui, on n'aime pas trop la précision ici, mais le mot « siècle » est plaisant. En vérité, c'est un peu moins, mais de peu. Sachez qu'à cette époque, les dieux dragons, Kila et Sôma, était toujours en vie et régnaient en maître sur le monde. Tout n'était pas paisible, cela faisait longtemps qu'il y existait des discordes entre eux, et l'équilibre du monde était menacé à chaque instant. La tension entre les dieux et entre les hommes était palpable, et chaque être semblait vivre avec une épée de Damoclès sur la tête.
A Somia, une jeune prêtresse étudiait à l'école religieuse afin de vouer sa vie à l'amour de Soma, le dragon créateur, qu'elle aimait plus que tout. Orpheline, elle n'était ni très douée pour l'apprentissage, ni très appliquée cependant elle maîtrisait très bien la magie noire et blanche, et c'était la seule raison qui expliquait que ses professeurs lui portaient un intérêt particulier. Bien d'autres orphelins avaient trouvées refuges en ces lieux, mais elle était l'une des rares qui, d'après ses enseignants, avait la capacité de devenir l'une des grandes prêtresses du temple de Soma et, qui sait, peut-être serait elle l'une des élues qui pourrait entendre sa voix. Elle gardait toujours un long bâton auprès d'elle. Il semblait provenir d'un vieil arbre, et quelques pierres précieuses d'un blanc pur et d'un vert émeraude étaient incrustées dans le bois. C'était bien la seule chose de valeur que la jeune adolescente gardait et, même si elle ne le savait pas, ce simple objet provenait d'un arbre bien plus ancien que la bâtisse dans laquelle elle logeait, et c'était lui-même qui amplifiait ses sorts de magies blanches.
Comme vous vous en doutez, sa vie qui devait être vouée au culte du dragon prit un autre chemin lorsqu'un général d'Elsia ouvrit les portes de l'académie religieuse. Il était grand, fort, avait passé la quarantaine, ses cheveux dégarnit et sa grosse moustache rousse le faisant paraître plus vieux encore. Qu'est-ce qu'il venait faire ici avec quelques hommes ? En vérité, il souhaitait obtenir la bénédiction du dieu dragon avant d'emmener ses troupes au combat. Cet homme n'aurait pu être qu'un personnage de passage, un point dans la vie de la jeune adolescente si seulement il n'avait pas posé ses yeux sur elle alors qu'elle jouait avec des camarades dans la cour extérieure. Ses petites nattes blondes, ses tâches de rousseurs, elle ne sortait pas vraiment du lot si ce n'était qu'elle tenait cette branche d'arbre joliment décorée et aussi grande qu'elle. Il l'a fit venir à lui, le soir, dans la chambre ou il résidait pour la nuit. Les professeurs se sont exécutés et l'ont fait venir, car qui serait assez brave pour défier un noble en armure ?
Au début, il lui posa des questions sur elle, puis sur son bâton. Bien qu'intimidée par l'homme, elle était heureuse de raconter qu'il lui venait de sa génitrice, qu'il était plutôt encombrant mais que ça lui permettait de sentir la présence de sa mère même si celle-ci n'était plus là.
Si seulement il avait continué à lui parler de CE bâton. C'est seulement le lendemain matin que la jeune fille s'est rendue compte que la magie blanche ne pouvait pas soigner les blessures les plus profondes.
Évidemment, elle en parla a sa professeure préférée, espérant trouver le réconfort auprès d'une adulte de confiance. L'adolescente pensait juste oublier cet épisode tragique, reprendre sa vie, rayer tout ceci de sa mémoire. Mais encore une fois, tout ne se passa pas aussi bien. Quand on interrogea le militaire sur pourquoi il l'avait fait venir dans sa chambre, celui-ci se défendit. Et il avait des arguments de tailles : il voulait seulement poser des questions à l'orpheline. Était-elle une adepte de la déesse Kila ? Sinon, pourquoi possédait-elle comme artefact une branche d'un arbre qui ne pousse qu'à Anekku ?
Cher lecteur, vous n'avez pas oublié les conflits entre les adeptes de Kila, et ceux de Soma ? Il y a certes encore des tensions à l'heure actuelle, mais à cette époque pas si lointaine, sachez qu'il fallait choisir son camps et que si vous ne choisissiez pas le même que celui de vos plus proches amis, ceux-là même pouvait vous poignarder dans le dos pendant votre sommeil. Bien, maintenant que vous êtes mit dans ce contexte, imaginez qu'un noble, général, dont la parole fait presque loi du fait de son grade, accuse une orpheline de vouer un culte à Kila alors qu'elle se destine à être une grande prêtresse du dieu Sôma. Eh oui, elle aurait probablement subit les pires tortures si personne ne l'avait prévenue. Heureusement que sa professeure, sachant qu'elle avait été violée la nuit précédente et que le noble ne cherchait qu'un prétexte pour la faire taire, a cru en elle et a fait en sorte qu'elle puisse fuir le plus rapidement possible.


Honnêtement, la jeune fille ne connaissait rien du monde, mais grâce à l'aide de quelques habitants ou voyageurs qu'elle croisait sur la route, de la charité des uns et des autres qu'elle réussit à atteindre Torix. Je sais ce que vous vous dites, dans ce village d'oisiveté, une jeune orpheline aux nattes blondes faisant l’aumône va se retrouver dans une maison de joie à vendre son corps. Et vous avez presque raison. Le village n'était pas si grand à cette époque et tout le monde se connaissait. Donc quand une jeune fille, pauvre, sans le sous, cherchant à survivre, débarqua, la gérante du plus grand bordel de la ville vit là une occasion de se faire de l'argent sur son dos. Ah non, pardon. Selon ses termes « Je veux aider cette misérable enfant, l'argent n'est qu'un bonus en plus pour ma bonne action. » . Quelle gentille femme, n'est-ce pas ? Donc, la tenancière de la maison close lui proposa le gîte et le couvert contre services rendus, sans rentrer dans les détails évidemment. Quand vous êtes une fillette de 14 ans, que vous avez fini à la rue, que vous vomissez le peu de repas froid que vous arrivez à avoir et qu'une dame vous offre de l'aide, il va sans dire que vous acceptez sans rechigner cette « main tendue ». Et ainsi, l'orpheline aurait pu finir sa vie dans la maison de joie, vendant son corps contre un bout de pain, puis finissant soit égorgée dans un coin de la rue, soit tenancière à son tour. Dans le meilleur des cas, maîtresse d'un noble qui se serait entichée d'elle après avoir perdu sa virginité auprès de la blondine. Cela aurait pu, mais encore une fois tout ne se passa pas aussi « sereinement », bien que je ne sais pas si le mot est approprié à la situation.

Les quelques premiers jours suffirent à donner une idée à la patronne de l'antre de la luxure. Au début, elle se disait que la petite était probablement malade. Elle se plaignait de douleurs, elle vomissait. Et puis, la révélation lui vint. Qui pouvait se douter que la gamine n'était pas vierge, elle qui pensait tirer un bon petit pactole en mettant son hymen aux enchères. Quelle déception, elle avait ramassée dans la rue non pas une jouvencelle, mais une traînée enceinte. Elle ne tarda pas à la foutre à la porte et à raconter à tout le village que la blondine sans le sous cachait un polichinelle dans son tiroir. La rumeur fit le tour de la ville, et pensez-vous que les gens furent assez bons pour lui offrir l'hospitalité ? Eh bien en faite, oui. Une famille, bien que pauvre, l'abrita un moment en lui proposant une couche de paille dans un coin de leur salle à manger et chaque individu divisait encore son repas pour lui permettre d'avoir un peu à manger pour elle et son bébé.

Ah. Lecteur, j’espère que tu as compris que je ne parlais pas de notre A-DO-RABLE mamie, et que tu t'es rendu compte que cette jeune femme aux tâches de rousseurs était sa mère. Je sais, cela peut porter à confusion et c'est pour cela que je préfère le préciser maintenant. Je n'ai pas raconté toute cette histoire pour rien, car pendant de nombreuses années, la vie de notre mémé pirate va être régit par ces nombreux événements antérieurs à sa naissance. Je ne dis pas ça pour faire monter le suspens, mais sache qu'on en a pas encore fini avec le noble. Oui, le crevard. Enfin, remercions-le, car sans lui nous ne connaîtrions pas Petrushka. Signalons-le, elle est physiquement le portrait de son père. Ce qui va lui valoir quelques ennuis...


Les quelques mois auprès de cette famille charitable était calme. L'orpheline était heureuse, elle aidait comme elle le pouvait la famille. Son ventre devenait de plus en plus rond, et bien que l'enfant soit issu du malheur qui avait chamboulé sa vie, bien que cet enfant partage ses gènes avec le monstre qui lui avait fait ça, elle voulait quand même le chérir. Personne ne la connaissait vraiment ici. Peut-être pourrait-elle se faire un peu d'argent en partageant ses connaissances sur la divinité Sôma. Elle avait enlevées les pierres serties de son bâton, bien que cela la chagrinait de détruire le seul bien qu'elle détenait de sa famille. Elle allait en donner deux à la famille qui l'avait recueillit et aidé, et garder les trois autres pour son nouveaux départs. Elle ne savait pas vraiment si ces pierres précieuses avaient une grande valeur, mais c'est tout ce qu'elle possédait. La jeune femme refusait de vivre pendue au crochet de ces gens qui avaient déjà peine à survivre, et elle ne voulait pas leur imposer la venue au monde de son enfant.
Encore une fois, ce plan de vie était différent de ce qu'elle s'était imaginée, mais cette fois elle sentait que malgré ces épreuves, elle était sur la bonne voie. Mais, le bonheur était-il a porté de main ? Malheureusement pour elle, ce n'était pas le bonheur qu'elle allait découvrir au bout du chemin...
Comme chaque semaine, ce jour-là, elle montait la rue pour aller au lavoir faire sa lessive ainsi que celle de sa famille d'accueil. Et à nouveau, elle le croisa. Des yeux sombres. Des cheveux dégarnit. Une moustache imposante.
Vous l'avez reconnut ? Elle aussi. Et lui aussi. Son visage se décomposa quand ses yeux se posèrent sur le ventre de l'adolescente.
Que faisait-il là ? Il venait se divertir, comme la plupart des étrangers qui s'arrêtaient dans ce village. Si seulement il avait détourné le regard. Si seulement il l'avait ignorée. Elle aurait pu essayer de vivre son rêve, de concrétiser ses projets. Si seulement...

- Tiens, qui est cette jeune demoiselle ? Je ne crois pas l'avoir déjà vu à Torix !
- Bon sang, Messire. Elle est arrivée d'on ne sait où avant l'hiver. La Maquerelle voulait la faire rentrer dans son bordel, mais elle a découvert que la gosse couvait déjà. Bon sang, ça l'a mise dans une colère noire, elle l'a renvoyée avant même de l'avoir fait travailler. Elle a été dire à tout le monde qu'elle était impure, mais que ce n'était pas de sa faute. Tout le monde lui fermait la porte au nez, à part la famille du creux là, en bas de la rue. Ce sont des gens simples, un peu trop bon. Cette fille va leur apporter le malheur !
- Haha. Le malheur en effet..


Mettez vous dans la tête de ce vil personage. Vous êtes un homme influent, connu dans la région par votre statut imposant. Vous êtes riche, marié, vous avez le pouvoir. Bon, vous avez parfois batifolé avec quelques jeunes filles qui respectaient quelques critères de beauté qui vous sont propre, vous … honoriez de votre couche quelques élues, mais ce n'est qu'un détails dans votre vie. Et là, l'une d'entre elle, qui était destinée à être prêtresse de la divinité protectrice de vos terres, réapparaît en face de vous en portant ce qui est très probablement votre enfant. Imaginez un peu les problèmes que cela peut engendrer. Les gens peuvent se poser des questions. L'enfant peut finir par vous ressembler. Cela pourrait nuire à votre réputation, entacher votre nom et celui de votre famille, votre mariage, et puis il ne manquerait plus qu'une sale gamine vous demande une compensation financière et que son môme vienne réclamer des terres dans une vingtaine d'années. Et puis, vous vous souvenez qu'elle est orpheline. Qu'elle a été bannie de son école. Que personne ne semble l'aimer dans le village ou elle réside et qu'elle ne manquera a personne. Un accident est si vite arrivé. Après tout, cette semaine, il y a des festivités et il y a plusieurs voyageurs en arrêt dans ce village. Il se peut très bien qu'après une soirée trop arrosée, l'un de ces minables s'en prenne à cette gueuse. Qui le soupçonnerait, lui ?

Était-ce le regard que le général avait à ce moment-là envers la future maman ? Ou la mauvaise expérience qu'elle avait eu précédemment avec lui ? Tout les sens de la jeune fille se mirent en alerte. Un frisson la parcourra alors qu'elle ramassait la pile de vêtements qu'elle venait de faire tomber. Sans plus attendre, elle retourna le plus naturellement possible dans la maison qui l'avait accueillit. Elle posa sur la table en bois les deux des pierres précieuses qu'elle s'était promise de donner à cette gentille famille, embrassa les enfants, remercia les plus grands et sans expliquer quoi que ce soit, elle s'en alla avec pour seul bagage son bâton, une gourde et quelques maigres provisions. Elle savait qu'au vu de l'animation actuelle dans le village, l'homme à la barbe n'allait rien pouvoir lui faire. Du moins, elle l’espérait. Mais qu'en sera t-il une fois la nuit tombée ? Elle ne voulait pas le découvrir, elle devait fuir et parcourir le plus de distance afin de brouiller sa piste. Son ventre était bien lourd et elle aurait voulu prendre beaucoup plus de pauses qu'elle ne le pouvait. Sa vie était en jeu, et celle de son enfant aussi. Elle le pressentait.

Deux choix s'offraient à l'adolescente. Courir vers l'est, à travers les bois sombres afin de rejoindre la région de Tahie ou fuir vers le sud-ouest, passer vers les montagnes afin d'atteindre Cheldis. La logique voudrait qu'elle prenne le premier itinéraire : les bois sombres étaient assez proches. Elle pourrait s'y cacher à la nuit tombée. Mais puisque c'était un chemin si prévisible, elle opta plutôt pour aller en direction des montagnes. Certes, le voyage serait plus périlleux, mais elle pensait que le militaire la poursuivrait en direction des bois. En effet, c'est ce que celui-ci fit lorsqu'il constata qu'elle avait déserte le village des plaisirs.
Je pourrais vous conter ce périple jusqu'au montagne, mais sachez que cela n'aurait pas grand intérêt. L'orpheline ne mangeait pas vraiment à sa faim, se nourrissant de baies qui poussaient dans ces montagnes. Pour l'eau, elle avait d'abord suivit un ruisseau puis, une fois plus haute dans la montagne, elle se contentait de faire fondre de la neige afin de boire un peu. Plus les jours défilaient, plus la future maman se sentait faible. Elle trouva refuge dans des abris sous roches au fil de son voyage, elle resta même plus d'une semaine dans l'un de ceux-ci, des crampes d'estomacs l'empêchant de trop bouger. Elle ne savait pas si son mal venait du bébé ou de son alimentation peu variée. La mort ne devait plus être si loin... que valait cette vie de fugitive ? Elle préférait être emportée par la faim et le froid. C'est ce qu'elle se dit alors qu'elle fermait les yeux en ne voulant plus jamais les ouvrir...

La chaumière du bord des grottes.

- Tel, ici ! Il y a une humaine qui va mettre bas ! Par les ancêtres, elle est brûlante. Il faut l'amener dans les galeries.
- Hein ? Kaya, les galeries sont a presque deux heures d'ici et le travail a déjà commencé. Aide-moi plutôt à l'installer. Sors l'eau de mon sac, je vais faire de mon mieux pour la faire accoucher.
- Elle n'a plus aucune force. Elle ne s'en sortira pas... Et puis, elle n'est pas comme nous. Même si tu es le médecin de la meute, tu n'as jamais fait ça avec un non-Ulfhedin.
- Écoute juste mes instructions et arrête de stresser. Je suis tout aussi paniqué que toi. Bon, je n'ai pas grand chose dans mon sac, mais on va faire avec. Prend cette couverture. Il va falloir la réveiller, on ne pourra rien faire sans elle.
- J'essaye, mais elle ne bouge pas...
- Secoue-là et parle-lui.
- MADEMOISELLE ! Il faut peut-être vous réveiller, votre enfant a décidé de venir au monde dans les pires conditions.


Si l'orpheline croyait pouvoir mourir en toute sérénité, son enfant et deux Ulfhedins en avaient décidés autrement. Elle ne savait pas qui ils étaient, ni si elle avait mal ou si elle ne sentait plus aucune douleur. Allait-elle réussir à mettre au monde ce petit être qui avait grandit en elle pendant tout ces mois ? Et pouvait-elle survire pour entendre ses premiers pleurs ? Elle utilisait ses dernières forces tandis qu'un homme-loup l'encourageait et qu'une femme-loup lui tenait fermement la main. Etait-ce le dieu Sôma a qui elle voulait dédier sa vie, qui avait fait un tel miracle ? Ou le travail acharné de ce médecin et de sa femme ?

- C'est une femelle !

La jeune maman n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, ni de la prendre dans ses bras. Elle tomba de fatigue dans les bras de sa nouvelle amie.
Elle se réveilla dans un lit douillet, dans la chaumière d'une ville souterraine. A côté d'elle se trouvait la même femme qui l'avait soutenu lors de son accouchement. Elle tenait un bébé enveloppé dans une drôle de couverture qui ressemblait à une peau animale.

Dur réveil ? Mon compagnon vous a porté jusqu'à chez nous. N'aillez pas peur, nous ne vous voulons aucun mal. Il est actuellement en train d'informer notre chef de votre... visite improvisée. Oh, non, ne vous en faite pas. Vous n'avez pas à nous remercier, c'était tout à fait normal de vous venir en aide. Vous allez avoir besoin de reprendre des forces. Votre petite louve est en malnutrition, elle est encore très faible et il lui faudra du temps pour récupérer. A vous également. Vous pourrez repartir chez vous quand vous irez toute les deux mieux. Je m'appelle Kayali. Oh, tenez. Il est temps de donner un nom à cette boule de poils.

La femme du médecin remit le nourrisson à sa mère tandis que celle-ci fondit en larmes d'un trop plein d'émotions. Tout se bousculait dans sa tête. Comment avait-elle survécu, et pourquoi rencontrait-elle toujours des gens si généreux ? Le contraste entre ces Hommes si bons et cet homme si vil ne la faisait qu'encore plus le détester.

- Elle s'appellera Petrushka. C'était le nom de ma mère.
- Ah, quel prénom atypique ! Tenez, mangez quelque chose ! Il faut reprendre des forces pour nourrir cette petite Petrushka.


Ces quelques années dans les cavernes Chugo furent sans doute les plus belles années de sa vie depuis sa fuite de l'école religieuse de Somia, et pourtant, ces années furent un déchirement de l'Histoire d'Uxynael. Trois ans à peine après la naissance de la petite fille, les cieux se déchirèrent et tout le continent entra dans ce que l'on connait aujourd'hui comme la Guerre Céleste.Le monde changeait, la terreur s'emparait du monde tandis qu'Hommes et Dragons se battaient pour défendrent leurs idéaux.
La vie dans les grottes Ulfhedins était très peu touchée par le conflit extérieur. Les Hommes-loups restaient terrés dans leurs galeries souterraines et, bien que l'on entendait parfois les offensives externes de par leur violences, personne ne se risquait à mettre le nez dehors sauf quand cela était nécessaire pour se nourrir.
La jeune maman s'était liée d'amitié avec Tel, le médecin de la meute et sa femme, qui l'aidèrent a s'adapter à cette nouvelle vie. Au début, ils lui posèrent quelques questions sur son identité mais l'exilée ne leur donna pas vraiment d'informations satisfaisantes. Elle leur confia qu'elle étudiait pour être prêtresse du grand temple du dieu Soma mais que suite à quelques événements, elle avait dû quitter cette enseignement.
Tout les loups n'étaient pas en accord avec le fait qu'une étrangère reste vivre dans la ville souterraine de Chugon. Les loups se méfiaient des hommes et des dieux depuis que ceux-ci se livraient batailles. Mais, grâce à l'influence de Tel, la fugitive réussie à se faire une place : elle pouvait rester dans les cavernes à conditions de se trouver loin de la ville, presque à l'extérieur des grottes. Assez à l'intérieur pour ne pas se retrouver sur un champs de bataille, mais assez à l'extérieur pour ne pas influencer la vie cachée des Ulfhedins.
Les premiers temps d'adaptation furent les plus compliqués. Être mère demandait de la patience, du courage, surtout quand il vous semblait que votre fille faisait tout pour ne vous laisser aucun moment de répit. Kayali apprenait à la jeune mère comment survivre par ses propres moyens : récolter l'eau des grottes et la traiter, apprendre à chasser en montagne malgré le climat et tout en évitant les hommes, dépecer les animaux, savoir comment travailler les peaux afin de s'en faire des habits ou des couvertures, reconnaître les plantes et fruits comestibles. Tel, son mari, avait apprit à la blondine, les bons gestes pour s'occuper de son nourrisson. Il lui avait aussi apprit à marchander, ce qui était devenu un atout essentiel pour sa survie.
Si les premières années, elle avait reçut beaucoup d'aide de ce couple et de certains de leurs amis, elle devint de plus en plus indépendante. Elle prit le temps d'enseigner à son enfant tout ce qu'elle avait apprit dans sa vie ; les secrets de la magie, la chasse, les enseignements du dieu Sôma.
Petrushka approchait les dix ans, tandis que la grande guerre continuait de secouer les terres que nous connaissons aujourd'hui. La petite fille aidait sa mère a confectionner des habits en peaux d'animaux qu'elles allaient vendre ou troquer dans la ville de Khor, qui n'avait pas été épargnée par les batailles et dont la population s'était apauvrit. Tout les trois mois, la mère et sa fille se rendaient, avec leur deux boucs aux commandes d'une petite charrette, dans cette ville portuaire pour troquer leurs vêtements fabriquées ou pour prendre de nouvelles commandes. Les deux demoiselles passaient par les chemins abruptes des montagnes, là ou peu s'aventuraient encore. Bientôt, la petite rouquine serait assez grande pour venir livrer seule la marchandise mais pour une raison qu'elle ignorait, sa mère refusait de la laisser descendre dans le monde des hommes sans être accompagnée par elle ou par l'un des loups. Pourtant, elle pouvait librement se balader à Chugon sans que sa génitrice ne lui fasse la moindre remarque. Mais pour tout ce qui était à l'extérieur des grottes, Petrushka était très limitée dans ses mouvements alors qu'elle connaissait parfaitement les emplacements à risques. Elle avait déjà essayé de poser des questions à sa maman qui changeait systématiquement de sujet quand celui-ci arrivait sur la table. Quand la petite rouquine insistait, elle finissait par se fâcher.
Hormis ces petites disputes, tout était paisible -aussi paisible que cela puisse l'être en ces temps troublés- dans la « chaumière du bord des grottes », comme l'appelait les hommes-loups. Une petite maisonnée, avec un enclos avoisinant ou deux boucs broutaient de l'herbe sèche et des fleurs des montagnes dans une auge de bois. Qui pensaient que l'un de ces deux bestiaux signerait l'arrêt de mort de l'une de ces deux femmes ?

Ce fut un mois de fin d'année particulièrement frais, il pleuvait beaucoup. Peut-être que le temps annonçait qu'un drame allait se dérouler à la fin de ce mois. Peut-être que le ciel voulait prévenir les deux femmes de ne pas quitter les grottes, de rester sagement chez elle. Malheureusement, la femme aux cheveux d'or et sa rouquine de quinze ans avait besoin de fourniture qu'elles ne pouvaient se procurer qu'à Khor, et en ce mois-ci comme toute les années, les combats étaient beaucoup moins nombreux et violents à cause du climat difficile. C'est pourquoi Petrushka et sa maman, comme tout les trois mois, décidèrent de descendre à la ville des pirates.

- Maman. Biroute à ENCORE rongé un bout de sa corde. On en a pas une autre en réserve ?
- Ah, il ne peut pas être un peu comme son frère ? Il essaye également de manger la barrière de son enclos. On devrait peut-être le libérer... ?
- Maman non ! Biroute est mon ami. D'ailleurs, j'aimerai beaucoup qu'il ai un petit frère, prochainement ! Pour mes 16 ans ?
- Tu demandes un cadeau plusieurs mois à l'avance ?
- Mais Maman ! C'est un cadeau utile, on pourra laisser le vieux Bruce à la maison. Il se fait de plus en plus âgé. Comme toi maman, tu pourrais rester avec lui pendant que je descend à la ville et...
- Petrushka ! On en a déjà parler. Je viens avec toi, le voyage peut être dangereux.
- Maman, cela nous prend des jours juste pour aller jusqu'à Khor. Tu pourrais rester là pour continuer la confection des vêtements et...
- Le sujet est clos.


Le voyage parût si long. Entre le froid, la pluie, et l'ambiance glaciale entre les deux femmes, et ces deux boucs qui avançaient doucement. Finalement, au bout du chemin se dessina la ville si familière des pirates. Comme à leur habitude, la mère et la fille installèrent leur campement aux abords de la ville. Petrushka en voulait à la femme qui l'avait mise au monde : pourquoi celle-ci ne lui faisait-elle pas plus confiance ? C'est vrai, elle lui répétait que les Hommes pouvaient être vils. Elle ne lui avait même jamais parlé de son père. Est-ce qu'elle lui ressemblait ? Après tout, elle n'était pas blonde comme sa génitrice. Elle n'avait pas le joli petit nez retroussé de sa mère, ni sa peau blanche ou ses belles dents. Alors, elle devait bien tenir ça de quelqu'un, non ?
Au milieu de la nuit, Petrushka fut réveillé par des trots. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit un bouc fuir en direction de la ville.
Biroute ! Tu as de nouveau mangé ta corde !

Elle se leva de sa couchette en peau de chèvre des montagnes et courut derrière l'animal qui prenait la fuite. Elle arpentait les rues sombres de la ville à la recherche de son ami, et alors qu'elle fonçait sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour d'elle, elle entra en collision avec une jeune fille de son âge. Elle ne l'avait jamais vu avant dans cette ville. Des cheveux roux montés en chignon, un nez aplati, des dents de travers. Sans les artifices, elle était une copie très proche d'elle. Un jeune homme séduisant se tenait à ses côtés.

- Wouah, Christine. Regarde cette fille, c'est ton sosie. Bon, en beaucoup moins jolie que toi, et elle a une odeur de crottin de chèvre qui la suit. Mais je dois avouer que la ressemblance est frappante. Tu as une jumelle ?
- N'importe quoi, Peter. Partons d'ici, mon père va nous trouver.


Ces deux-là se redressèrent et disparurent à l'orée d'une ruelle peu éclairée, main dans la main. Encore sonnée de cette étrange rencontre, Petrushka resta figée en oubliant presque son ami le bouc, quand un homme à l'odeur alcoolisé arriva en sa direction et l'empoigna fermement par le bras.

- Christine ! Qui t'as permise de faire le mur ainsi, petite insolente ! Je te jure de ne plus jamais t'emmener en voyage avec moi ! J'aurai dû te laisser à notre dernière destination, bien que la ville soit désormais en train de se consummer dans les flammes !
- Je ne suis pas Christine, veuillez me lâcher monsieur.
- Tu vas avoir droit à une bonne correction une fois rentrée, je peux te l'assurer. Et que sont ces guenilles que tu portes, ma fille ? Tu cherches à me manquer de respect ?
- Je vous en prie, vous faite erreur. Je ne suis pas Christine, je n'ai pas de père !


Il est vrai que Petrushka était le portrait de cette fille, et elle se serait peut-être rendu compte de sa ressemblance avec cet inconnu si elle n'était pas en train de se débattre de toutes ses forces. La voix rauque de cet homme ne l'effrayait pas du tout, elle voulait juste lui arracher ses poils de moustache et ces trois cheveux qui décorait son crâne pratiquement chauve. Sans doute aurait-elle pu recevoir une correction de ce vieil homme, qui l'aurait libéré au matin après avoir dégrisé et s'être rendu compte de son erreur. Elle aurait préférée cela. A la place, elle entendit la voix de sa mère. Elle s'était probablement réveillée en panique en voyant la couchette vide à côté de la sienne, et était partie à la recherche de sa fille. Là, elle l'avait vu retenu par un homme de grande taille, suppliant qu'on la laisse en paix. Sans réfléchir, la jeune femme s'agrippa à cet odieux personnage qui menaçait son enfant. Elle le reconnut immédiatement alors que son visage se trouvait à quelques centimètres du sien. Comment oublier l'homme qui avait détruit sa vie ? Celui qui l'avait fait s'exiler ? Celui de qui elle avait si peur qu'elle interdisait sa fille d'aller sans elle dans les villages des Hommes ?

- Toi, la garce. C'était donc ici que tu te cachais ? Dire qu'il y a 15 ans, j'ai fouillé tout Tahie pour te retrouver. J'ai prié si fort pour que la guerre t'emporte. Tu penses que tu vas briser ma vie maintenant ?
- Pitié, non. Laissez-moi partir, je n'apparaîtrais plus jamais devant vous.


L'ancien Général avait fermement attrapé les cheveux blonds de sa victime pour la traîner dans une ruelle à l'abri des regards. Il avait lâché le bras de Petrushka qui tentait en vain de venir en aide à sa mère.

- Je ne peux pas prendre de risque, prêtresse. Tu le sais. Un corps de plus ou de moins, cela ne dérangera personne.
- Ma fille, pars. Je t'en supplie, fuis !
- Comme c'est émouvant. Ne t'en fais pas, après m'être occupé de toi, je ne la laisserai pas non plus.


Il sorti la lame accroché à sa ceinture, un petit poignard à la lame tranchante et, sans plus attendre, il égorgea la femme aux cheveux d'or devant les yeux horrifiés de leur propre enfant.

La vengeance de l'orpheline.

Fuir. Fuir. FUIR. Que venait-il de se passer ? La rouquine ne comprenait rien, mais comme sa mère il y a des années de cela, son instinct lui disait de courir loin de cet homme sans se retourner. Heureusement, elle connaissait très bien la ville, et cela lui laissait un avantage contre lui. Que devait-elle faire ? Elle devait retourner aux galeries. Elle devait demander conseil à tonton Tel et tante Kaya. Mais, et si le méchant la poursuivait jusqu'à Chugon ? Impossible, il se perdrait dans les souterrains. Mais, elle aussi se perdrait, n'est-ce pas ? Elle n'avait jamais été très bonne pour se repérer sans les indications de sa mère. Non. Elle n'avait pas la choix, elle le devait.
Elle retourna donc à Chugon, dans la demeure de Tel et Kaya. Lorsqu'ils ouvrirent la porte, ils devinèrent tout de suite que quelque chose de grave s'était produit. Les yeux de l'enfant étaient remplis de rage, et elle était essoufflée et avait du mal à se reprendre. Quand ils l'interrogèrent, ils eurent d'abord du mal à comprendre ce qu'il s'était réellement passé à Khor. Puis, ils entendirent les mots « mère », « assassinée », « vieil homme bourré ». Ils la lavèrent, tentèrent de lui faire manger quelque chose et la laissèrent se reposer.

- Elle est en état de choc...
- Sa mère vient de se faire tuer sous ses yeux. Oh mon dieu, mais qu'est-ce que... On aurait dû savoir dès le moment où on l'a trouvé. Elle fuyait quelque chose, c'est sûr.
Kaya, je connais l'arme qu'elle a décrite. Ce poignard, c'est...
Ne dis rien !
- Arrêtes de te boucher les oreilles. Tu sais que c'est l'arme d'une personne influente d'Elsia. S'il te plait, penses à la meute. Penses à nos fils. Tu sais combien je l'aime, mais elle ne peut pas rester. Si cet homme remonte jusqu'à nous, qui sait ce qu'il nous fera. Imagine le venir à Chugon, prendre en otage l'un de nos fils et menacer de le tuer si on ne lui livre pas la fille !
- TAIS-TOI !
- Elle doit partir. Elle sait se débrouiller. Tu as tout appris à sa mère, ne l'oubli jamais. Chugon ne peut pas entrer en conflit avec ces hommes !


Le lendemain fut tout aussi déchirant pour la jeune fille de quinze ans que lorsqu'elle leur avait raconté la veille ce qui lui était arrivé. Kaya la fit s'asseoir sur un coussin et se mit à sa hauteur. Elle lui expliqua que toute sa vie, sa mère l'avait protégé de cet homme. Que, comme sa mère, c'était à son tour de protéger ceux qu'elle aimait même si cela signifiait fuir.

- C'est vrai que tu m'a toujours dis que tu étais triste de ne pas ressembler à ta mère. Tu n'as pas eu ses boucles blondes. Tu n'as pas eu sa peau clair. Mais tu lui ressemble tellement. Tu as ses dons, tu es capable de soigner la blessure la plus profonde juste en posant ta main sur le corps de quelqu'un. Tu as soigné mes enfants plus d'une fois, même si mon mari était jaloux de tes dons et ne t'adressais pas la parole lorsque tu le faisais, il était vraiment reconnaissant. Ces petits louveteaux ont toujours été des durs, mais grâce à toi ils s'en sont toujours sorti. Tu as aussi appris à confectionner des vêtements, des objets, tu sais chasser et tu en connais plus sur l'histoire de Sôma que les plus vieux loups de la ville. Tu es l'héritage de ta mère. Et comme elle, tu hérite d'un lourd fardeau. Je ne sais pas qui est cet homme, et Tel ne me pardonnerai pas de te dire ce que je suis sur le point de te dire. Tu ne pourra jamais vivre pleinement ta vie tant que cet homme sera dans ce monde. Sois traqueur, ou sois traquée. C'est à toi de le décider. Tu sais que ta mère était également une mage noire d'exception ?
- Tu... Tu me demande de le tuer ?
- Ta mère était mon amie. Et tu es comme une fille pour moi, Petrushka. Quand un loup donne son amour, c'est pour l'éternité. Tu sais, après tes révélations d'hier, j'ai l'impression qu'on m'a arraché le cœur. On m'enlève ta mère, et maintenant on te demande de partir. Je le hais de m'enlever les êtres que j'aime. Mais je veux juste que tu sois heureuse, peu importe la voie que tu choisis. Si ça peut enlever toute cette haine qui brûle dans tes yeux...
- Je crois... je crois que c'était mon père...
- Je crois qu'il a détruit ta mère, mais qu'il lui a aussi légué un miracle. Toi. Je dois aussi te remettre quelque chose, ça appartenait à ta mère. Elle nous l'avait donné à une période ou elle n'avait absolument rien, pour nous remercier de l'avoir aidé à te mettre au monde.


La femme du médecin de la meute partie dans sa chambre et revint avec un vieux bâton aussi grand que Petrushka, sur lequel il manquait deux pierres précieuses sur les emplacements prévus à cet effet. Les larmes aux yeux, la fillette aux tâches de rousseurs prit le bien de sa mère et le serra contre elle. Elle devait partir. « Traquer, ou être traquée ». Elle savait ce qu'il lui restait à faire.

Quatre ans s'était écoulé depuis le jour ou l'orpheline avait quitté les grottes Chugo. Elle n'avait pas revu ses amis les Hommes-loups, et avait promit de ne plus les revoir. Elle se refusait à ce que leur vie soit en danger à cause d'elle. Elle ne parlait plus à personne, se méfiait de tout le monde et refusait de se lier d'amitié à quelqu'un qui pourrait perdre la vie sous la lame de son géniteur. Ce monde cruel. Cet homme cruel. Elle allait le tuer, ce n'était qu'une question de temps. Elle avait apprit qu'il était un général à la retraite depuis qu'il avait subit de lourdes blessures à sa jambe droite. Elle savait tout de ces petites habitudes, elle l'avait espionné durant tout ce temps sans que ce vieux porc ne se doute de rien. Après sa fuite, elle était retourné jusqu'à Khor dans l'espoir de le revoir, de lui administrer le coup de grâce. Ce fils de chien lui avait échappé, il avait quitté la ville par voie maritime pour se rendre on ne sait où. Mais il allait revenir. Elle le savait.
Ne vous en faite pas, elle n'est pas retourné à Khor pour rien. Devinez qui est venu à sa rencontre, alors qu'elle arrivait en ville ? Son vieil ami Biroute. Ce même Biroute qui avait rongé sa corde, une fois de plus, qui s'était enfuit cette nuit là. Ce même bouc qu'elle avait poursuivit. Il est probable que sans lui, sa mère soit encore en vie, dans la chaumière aux abords des grottes, raccommodant un habit usé par le temps. Ah, ce cher Biroute. Il fallait justement qu'elle test cette nouvelle lance qu'elle venait d'acquérir, et par « acquérir » je veux bien évidemment dire par des moyens illégaux. Bon, c'était une arme bon marché, elle l'améliorerai elle-même avec le temps. Pour l'heure, elle l'enfonça sans attendre dans le bouc qui poussa un dernier cri. Elle se mit à rire sans émotion autre que la folie.

- Patience, maman. Ce sera bientôt son tour.

Elle alluma un feu et se fit un festin de son ancien ami. Elle ne savait pas quand elle aurait le droit de nouveau à de la viande si tendre, elle fut d'ailleurs surprise que personne ne tue la bête pour obtenir cette denrée rare en ces temps troublés. Donc, elle n'en perdit pas une miette.

Après ce petit retour dans le passé, revenons au vingt ans de Petrushka. Désolé de vous décevoir, mais si l'on peut parler de « fleur de l'âge », elle ressemblait plutôt à un une mauvaise herbe. Un chardon peut-être. Une ortie. Mais sans les fleurs. Petrushka « vivait » désormais dans le Bois sombre, non loin d'Elsia. Elle s'était enfoncé tout au fond de cette forêt, là ou la lumière a le plus de mal à s'infiltrer. Elle s'était creusée une tanière cachée, si étroite que seule elle et quelques animaux aussi anorexique qu'elle pouvait s'y glisser. Cela n'était ni douillet, ni chaleureux. Elle s'y retirait uniquement pour dormir ou réparer sa lance. Elle avait cesser de se préoccuper des choses futiles, comme se laver ou recoudre ses vêtements, après tout, la boue, ou la crasse, était comme une seconde peau pour elle.
La solitude la rendait de plus en plus folle. Elle riait comme une sorcière, a en faire s'envoler les oiseaux alentours, si bien que certains soldats qui passaient dans les bois avaient lancés la rumeurs que ceux-ci étaient hantés. Elle se parlait toute seule et parlait même d'elle a la troisième personne. Elle discutait avec sa mère comme si celle-ci l'accompagnait, comme si « maman » était une entité encore vivante auprès d'elle et l'accompagnant dans sa folle aventure de revanche. Elle avait commencé a manger les insectes comme si ceux-ci étaient des en-cas rafraîchissants. Il lui arrivait de se perdre dans les bois, mais elle arrivait toujours à retrouver le chemin d'Elisia, comme si cette ville dégageait une douce odeur de... mort ? Vite, vite. Elle voulait transpercer ce cochon trapu à la moustache rousse. Elle savait que l'heure de sa vengeance était sur le point de sonner.
Tic. Tac. Tic. Tac. HAHAHA. Regardez-le, vivre sa vie. Marier sa fille a un homme aussi laid que lui. Oh, comme elle semblait malheureuse. C'est si bon, si bon ! Toutes mes excuses, lecteur, il me semble que les pensées de Petrushka se perdent de plus en plus en moi. Vous savez, au fond d'elle, elle aurait également voulu transpercer cette gamine qui était son sosie, mais elle n'en fit rien quand elle vit que celle-ci s'était retrouvé femme d'un homme, certes, fortuné, mais buveur et violent. Comment elle le savait ? Elle les avait suivit lors de leur... voyage de noces. Et entre nous, elle n'allait pas lui faire le plaisir d'abréger les souffrances de cette pauvre enfant. Elle se contenterai du cadavre de son père. Elle en frémissait de plaisir. Elle savait que ce soir là précisément, il allait sortir de la ville. Il allait prendre son cheval, partir jusqu'à Torix, boire, boire jusqu'à ne plus tenir debout, et finir dans une maison de plaisir. Son champs d'action était mince. Il n'y avait pas une grande distance qui séparait sa taverne préférée à cette maison close. Elle devait agir rapidement, partir de cette ruelle, se faufiler, lui porter le coup de grâce, même deux ou trois coups de plus pour éviter qu'il se relève, et retourner dans la ruelle voisine. Elle avait enduit son corps de terre, elle n'était qu'une ombre dans ce village festif. Le voilà. Il sortait. Avançait en boitant. Un. Deux. Trois.
Je sais, en tant que narrateur, je vous ai habitué à des retournements de situations. Et bien, il n'en fut rien ce soir là. En effet, l'homme était ivre. Comme prévu, il se dirigea vers la maison close qu'il côtoyait chaque mois. Petrushka avait parfaitement analysé ses pas, elle avait prit avantage de sa faiblesse. Il s'est dirigé dans une rue sombre, c'était un raccourci pour rejoindre sa destination. Et c'est dans cette même ruelle qu'il resta allongé dans son sang jusqu'à ce que quelqu'un découvre son corps le lendemain. Elle ne lui avait pas donné un, ni deux coups de lance. Une fois sur lui, elle s'était acharnée alors qu'il était déjà mort. Elle n'en avait jamais assez, comme si cette sensation ne comblait pas le vide qu'il y avait en elle.

- « Un corps de plus ou de moins, cela ne dérangera personne. »

Une fois son méfait accomplit, ou sa justice rendue, voyez ça comme vous le voulez, sachez qu'elle s'est retiré dans sa tanière. Elle a rit et pleurée toute la nuit, consumé par sa folie meurtrière. Au matin, elle s'est enfin rendu compte. Elle n'avait plus rien dans sa vie. Ni sa mère, ni son désir de vengeance. Elle était devenue une coquille vide. Complètement vide.

Elle ne pouvait pas revenir à Chugon comme si de rien n'était. Elle ne pouvait plus regarder ceux qu'elle aimait dans les yeux depuis qu'elle avait du sang sur les mains. Et puis, elle était devenue quelqu'un d'autre. Dix ans dans cette forêt l'avait complètement transformée. Elle était si blanche, de toutes ces heures sous les arbres épais ne laissant pas passer la lumière du soleil. Si maigre de ne se nourrir que d'insectes. Si sale. Pourquoi tuer cet homme et continuer de vivre comme une fugitive ? Traquer, ou être traquée. Elle n'avait plus personne a traquer, mais plus personne pour la traquer non plus. N'était-il pas temps de retourner à la civilisation ? Rester dans cette région ? Trop risqué. Les combats étaient particulièrement vifs aux abords d'Elsia. Elle n'avait plus qu'un choix qui s'offrait à elle : retourner à Khor. C'était la ville qu'elle connaissait le mieux. Elle avait son pire souvenir là-bas, certes, mais aussi de très bons souvenirs d'elle et sa mère. C'est ainsi qu'elle reprit la route en direction de la ville portuaire.
Lorsqu'elle arriva à Khor, cette ville n'avait plus rien à voir avec ses souvenirs. La plupart des habitations avaient été détruites, brûlées, ou explosées. Des corps sans vies, témoins d'une bataille encore fraîche, gisaient dans le coin des rues. Petrushka n'avait pas si mauvaise allure à côté des habitants rongés par la souffrance et la misère. Elle se glissa au milieu des mendiants et vit encore des années comme un fantôme dans cette ville.

Petrushka, La Souillon.

- Gloire à notre souverain LARS, le pourfendeur de Dieux !

La guerre avait prit fin, au grand soulagement des peuples meurtris par cette guerre incessante. Lars était devenu le sauveur de ce monde, beaucoup le vénérait comme un nouveau dieu. Peu d'hommes étaient revenus du front et pourtant, la ville reprenait son cours en festoyant du peu qu'ils avaient et reconstruisant ce qui avait été détruit.

- Eh, ce ne serait pas le sosie de Christine ? « La Souillon ». C'est à toi que je parle.

Petrushka ne fit pas attention à cet homme assit en hauteur d'une maison en ruine, jambe pendante, et elle aurait pu continuer de l'ignorer si celui-ci ne lui avait pas envoyé des caillasses sur le haut du crâne. Elle leva donc les yeux en sa direction et mit du temps à reconnaître, en effet, l'homme qui avait fuit avec sa chère « soeur » des années auparavant. Comment s'appelait-il déjà ? Il avait échangé son visage d'ado en pleine puberté pour des yeux noisettes séduisants, une barbe taillée à la lame d'un couteau et une énorme cicatrice qui lui barrait tout le visage.

- Dommage pour vous, Le Balafré. Votre douce et tendre vous a échangé pour un aristocrate.
- Ah, mon cœur se meurt. Je pourrais presque me consoler avec toi si tu étais moins laide.
- Qui voudrait de vous, votre tête ressemble a un vieil habit recousu. Et Petrushka manque de respect à l'habit en disant cela.
- J'ai du mal a imaginé que la folle de Khor me vouvoie. Il faut croire que certains timbrées garde leur bonnes manières. Par contre, tu parles vraiment de toi à la troisième personne ?
- Si vous n'avez que ça à dire, vous pouvez tout aussi bien aller vous faire fou...
- Oulah, du calme, La Souillon. Je suis là pour t'offrir un boulot. On est pas vraiment d'accord pour embaucher une femme, mais on ne peut pas vraiment dire que tu en es une non plus. Mes gars et moi, on a besoin d'une personne comme toi pour embarquer.
- Embarquer ?
- Tu crois que je ne sais pas de quoi tu es capable ? Il paraît qu'il y a plus de vingt ans, tu venais dans cette ville pour vendre tes... créations ? Ecoute, je ne sais pas d'où tu viens, mais c'est clair que tu t'y connais en chasse et rapiéçage. Et j'ai même entendu des histoires comme quoi tu as soigné certains enfants il y a quelques temps.
- Ils ressemblaient aux fils de Tel...
- Tel ? C'est ton amant ? Je plaisante, c'est sûr que personne ne voudrait te toucher.
- Et pourquoi Petrushka s'emmerderait à monter à bord d'un navire ? Elle n'a rien à y gagner.
- La Souillon est dure en affaire, mais je suis venu préparé. Tiens, prend ça. Je l'ai eu dans les bas quartiers. Ca ne me sert à rien, et ça pourrait te donner un nouveau style de vieille sorcière en plus de ton bâton difforme.


Le Balafré fit tomber nonchalamment un livre sur la femme aux cheveux gras. Le livre avait une couverture très étrange, d'un violet très foncé aux premiers abords, mais qui changeait de couleur pour un bleu marine selon l'angle duquel on le regardait. Il portait des inscriptions ainsi qu'un dessin de dragon en relief.

- Couvre-le, les dragons ne sont pas si bien vus de nos jours. Il paraît que tu appréciait beaucoup Sôma. Eh, d'après la personne qui me l'a filé, c'est un livre de magie noire. Mais je ne sais pas ce qu'il fait, ni si c'est la vérité. A toi de le découvrir.

La trentenaire voulait beaucoup ce livre, parce que sa couverture la liait aux enseignements de sa défunte mère qui vénérait Sôma plus que sa propre vie. Et puis, cet homme au visage coupé en deux portait un intérêt certains à Petrushka, ce qui la rendait curieuse. Vivre comme une mendiante à Khor, ou embarquer sur un navire à destination inconnu.

- Le Balafré, où comptez-vous aller sur votre vieux tas de bois ?
- "Vieux tas de bois", mon Echidna ? On part en direction de Treva, on dit que cette ville n'a presque pas connut la guerre. Il doit bien y avoir encore quelques richesses à partager !
- Quelques...
- Et il paraît que tu peux parler des dieux dragons sans qu'on te menace de te faire taire. Tu as l'air d'être attachée au Dragon de la mort, tu pourrais dévoiler tout ce que tu sais sur lui, là-bas. Quoi qu'il en soit, on veut juste quelqu'un pour s'occuper de nous et du bateau. Et qui de mieux que la folle-dingue de Khor ? Je suis sûr qu'aucun de mes matelots ne voudra te toucher.
- Petrushka devra juste rapiécer les habits ?
- Et t'occuper des vivres. Oh non, une souillon comme toi n'a pas à toucher notre nourriture, j'aurai peur que tu l'empoisonne.
- Descendez un peu de votre perchoir que je vous donne quelques coups de bâton, La Cicatrice !
- Interdiction de battre votre Capitaine ! Et mon nom est Peter.
- La Balafré vous va très bien.
- La Souillon !


Qui aurait pu penser qu'ainsi, Petrushka monta pour la première fois de sa vie sur un bateau pour rejoindre les pirates. Ce jour-là, sous la lune du serpent taciturne, un rescapé de guerre et nouveau capitaine avait accepté la jeune femme rousse. Il connaissait l'ancienne Petrushka lorsqu'elle vivait sous la lumière qu'était sa mère, et avait accepté les aspects sombres de sa personnalité pour la faire renaître en tant que Pirate. Ils voyagèrent, et La Souillon s'intégra à l'équipage du Balafré. Ils étaient devenus sa nouvelle famille. Le Capitaine avait un drôle de sens de la justice : il ne supportait pas le règne de Lars depuis que celui-ci était monté sur le trône. Ce tyran se permettait d'extorquer des sommes astronomiques au pauvre peuple qui se remettait à peine des guerres entre les dragons ancestraux. Les enfants de l'Echidna tentait de venir en aide aux plus démunis. Et Petrushka, dans tout ça ? Elle s'en fichait pas mal de toutes ces histoires de bien ou de mal, elle ne suivait que les ordres de Peter et ne vivait que pour sa nouvelle famille.
Le temps passa. La rouquine troqua ses cheveux de feu contre des cheveux grisonnants. « La Folle » devint « La vieille folle ». Son Capitaine prit autant d'âge, et plus d'une fois on cru que celui-ci arrêterait de naviguer, qu'il se laisserai séduire par une jeune femme bien plus jeune que lui. Mais il resta fidèle a son navire, et la seule femme qui resta a ses côtés fut La Souillon. Ce fut aussi la seule qu'il ne toucha pas, bien que leur relation fut presque fusionnelle. « Deux fous sur leur rafiot », comme on les appelait à Khor. Mais la mort approcha et après une vie trop remplit, Le Balafré rendit son dernier souffle en plein océan. Là ou, après une cérémonie sans trop de chichis, il demeurera éternellement.

Après la mort de son Capitaine, la vieille dame changea plusieurs fois de bateau. Elle n'avait plus aucune attache. On employait ses services pour laver les ponts, rapiécer les voiles, mais Petrushka n'arrivait pas vraiment à trouver sa place. Tout ces gaillards semblaient faibles. Elle s'amusait parfois à faire un croche patte aux plus jeunes pirates, puis jouait la vieille sénile quand on lui demandait des comptes. Tout le monde la connaissait à Khor, et même au-delà. Le monde avait changé. Le dirigeant Lars était tombé après le soulèvement du peuple peu après la mort de Peter. Il aurait été si heureux de voir cela. Le continent avait été divisé en deux partis, nord et sud, Nael et Uxy. Deux patries aux idéaux complètement différents. Et Petrushka, dans tout ça ? Elle s'en fichait bien de la politique. Tout ce qui l'importait était de finir sa vie dans sa petite ville portuaire. Ce jour-là, elle marchait dans une ruelle en s'aidant de son vieux bâton. C'est dans cette même ruelle qu'elle le rencontra, ses longs cheveux, assis en hauteur et la jambe pendante.

- Eh, mais qui voilà ? Ce ne serait pas « La Souillon » ? C'est à toi que je parle.

Une conversation qui s'engageait plus que familièrement. Si elle était sentimentale, le cœur de la vieille dame aurait sans doute marqué un arrêt. Mais elle ne l'était pas.

- Qui est ce chenapan qui la demande ?
- Kuraken. Woon Kuraken. Tu es une légende, Souillon. On dit que tu connais plus de gens à Khor que n'importe qui. Que tu es fidèle et que tu as dédié ta vie a travaillé pour ton ancien capitaine, la preuve est que tu n'as plus voulu te lier à un autre après sa mort. Oh, et tu sais très bien t'occuper des réserves. Je suis curieux. Que dirais-tu de venir sur le Léviathan ?
- Kuraken gagnerait un excellent matelot, mais qu'est-ce que Petrushka y gagne ?
- Tu crois que je ne connais pas tes goûts, La Souillon ?


Quelque chose tomba devant la vieille femme squelettique qui se mit à quatre pattes pour le ramasser. Avec cette position, son corps rachitique, son crâne presque dégarnit et ses dents pourries, et son habit de peau, on aurait pu la confondre avec une morte vivante en train de déguster la chair de sa victime. Elle renifla le livre, le regarda attentivement. Un livre entièrement noir, un dragon dessiné sur la première de couverture. En l'ouvrant, elle constata qu'il s'agissait d'un livre historique relatant certains faits sur le dieu Sôma.

- Petrushka n'est pas aussi simple à acheter. Elle veut s'assurer que le Léviathan est une bonne famille pour elle, et Le Chevelu un bon Capitaine.
- Si « Petrushka » arrêtait d'abord d'appeler son Capitaine comme cela ? On décolle du port demain matin, vieille folle ou non à bord.


Si la momie pirate se trouva à bord, ce matin-là, c'était parce qu'elle avait accepté le paiement et n'aimait pas devoir quelque chose. Elle pensait ne prendre la mer qu'une fois à bord de ce navire, et pourtant elle ne quitta jamais l'équipage. Encore à ce jour, elle en est la cambusière.
Étrangement, le jour ou elle prit le large à bord du Léviathan était sous le signe de la lune du Serpent Taciturne. A nouveau, la vieille peau pu... renaître de ces os ? Enfin, qui suis-je pour faire des blagues sur ce vieux croûton ? Je ne suis qu'un narrateur...

Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Mer 19 Fév - 8:09
Sôh-Mon Dod'Ousse
Sôh-Mon Dod'Ousse
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Featuring : Solomon (Magi)
Classe Astra
jpp jpp jpp

Ton histoire est TROP BIEN !! Je suis choquée ! Elle était longue mais comme c'est bien écrit c'est passé tout seul applaudissement

Encore bienvenue à toi ! Lire ton histoire m'a encore plus donné envie de mettre mon perso plus tard au Levianthan fiou m'enfin c'est pas encore demain la veille.

Hâte que tu sois validée pour pouvoir quand même se trouver des liens  perfe surtout que Saumon aussi a du mal à s'orienter XD (sauf que lui, il se perdrait dans sa propre maison fiou ).

Par contre je n'aurai qu'une question...

Qu'est devenu Bruce ? spain

Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Mer 19 Fév - 14:07
Petrushka
Petrushka
Messages : 258
Featuring : Baba Yaga
Pirates
Tu as eu le courage de lire ce pavé, merci beaucoup ! cute
Ce saumon... au moins Petrush arrive à destination même si ça prend plus de temps que prévu fiou
Et pour Bruce, je te laisse imaginer : temps de guerre, manque de nourriture à Khor, pillages, vieux bouc appétissant accroché à un arbre. miguel Dis toi qu'il a rendu heureux quelqu'un qui passait par là.

Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Sam 22 Fév - 0:47
Zero Vilaindra
Zero Vilaindra
Messages : 452
Featuring : Kaneki Ken (Tokyo Ghoul)
Classe Ténèbres
Waw. Je dois dire que j'attends la fin de cette fiche pour voir vraiment ce que ça va donner et comment tu vas la jouer, et si tu vas tenir longtemps avec un magnifique visage comme celui-là ! fiou En tout cas, c'est du jamais vu pour moi sur un forum, alors je tire mon chapeau, j'applaudis l'effort et je suis impatient d'en savoir plus true story

Bienvenue sur le forum, encore je crois, et bon courage pour terminer tout ça look

Edit récent
Waw j'attendais la fin... jpp
Bravo.

(je reposte ici avant de passer avec DV ma biche cuisse)

Petrushka «La Souillon» .

Ecrit le Sam 22 Fév - 0:57
Divine Voice
Divine Voice
Messages : 268
Featuring : DV by Yui
Fate's Master

Validation

Petrushka «La Souillon» . 1CNqArN

Nous te souhaitons la bienvenue sur Reversion Petrushka ! hi le staff te remercie pour l'intérêt que tu portes à son bébé si longtemps travaillé fiou nous aimerions te rappeler que si tu as la moindre question, un petit souci, ou quoi que ce soit, tu peux à tout moment nous contacter sur notre boîte à MP zero

Alors ... j'ai mis environ 45 minutes pour lire ta fiche. Tu m'avais demandé de passer pour te donner mon avis, en tant que fondateur, je devrai avoir honte d'avoir laissé une telle fiche de côté fiou

Du coup ... J'aimerai te remercier personnellement de t'être autant impliquée dans l'écriture de ta fiche, dans la création de ton personnage. Petrushka a vécu de nombreuses choses étant donné son grand âge, et vraiment, les passages où tu as été cherché la chronologie, où tu as décrit les événements du contexte passé, la guerre céleste, la guerre civile ... Je vais me perdre dans ce que je veux dire, je le sens ... fiou Tu as parfaitement compris que les pirates, ils n'ont jamais vraiment changé. Ils n'ont pas un point de vue positif sur les gouvernements, mais leur pays, c'est l'océan, et j'apprécie grandement que tu y fasses allusion.

De part tes informations, et la recherche des lieux sur la carte aussi, on peut vraiment se localiser facilement. De Chugo, à Khor, puis près de Elsia, Torix ainsi que les bois ... Vraiment, tu mérites des applaudissement, je suis extrêmement fier d'avoir lu cette fiche, et pourtant, ce n'est pas moi qui l'ai écrite, et tu ne m'as pas demandé grand chose applaudissement je pense que tu peux vraiment te jeter des fleurs (et un peu de parfum fiou ) parce que cette fiche est magnifique.

J'ai vraiment hâte que tu développes tout ça en rp, je pense que tu as encore énormément de choses à raconter sur Petrushka la magnifique. J'espère qu'elle travaille sur une magie noire de la beauté ? fiou en vrai, ce serait amusant, mais ce n'est pas le sujet !

Merci Key de m'avoir donné une si belle fiche, une histoire aussi travaillée, et une lecture vraiment agréable. jpp


Nous sommes heureux de t'annoncer que tu es officiellement validée ! Félicitations applaudissement

Tu peux, dés à présent, aller ouvrir ton registre et créer ta fiche de liens ; tu peux également flooder, voter et passer nous dire bonjour sur la CB si le cœur t'en dit ! Pour commencer ton aventure parmi nous, tu reçois ton tome de magie noire et ton bâton de magie blanche, 50 Points de Spécialisations, 100 plumes et 1 Palier de Spécialisation gratuit à placer dans ton registre à sa création (ne l'oublies pas Very Happy ) ! true story

Bon jeu à toi ! on fire folie

Halloween

Petrushka «La Souillon» .

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