Caractère
Un pavé ? Mais qui oserait écrire un pavé, voyons

Shukumei est... haute en couleur. Loin d'être très discrète, effacée ou silencieuse, c'est plutôt le genre de personne qu'on entend crier un très sincère " QUOOOOIIII ??!! " en plein milieu de la place public, alors que tout le monde vit sa vie tranquille. Pourquoi une telle réaction ? Probablement parce qu'on lui a dit que l'heure du repas serait quelque peu retardée. Les gens qui osent toucher les heures de repas devraient revoir leurs priorités, selon il. Oui, oui. Vous l'avez compris, c'est un gourmand. Il a aussi tendance à se décrire comme une gourmet.

Ne se limitant pas à ses rêves, il aime bien lire l'avenir dans les feuilles de thé. C'est un petit plus qu'il fait pour les clients qu'il aime bien ! Tout le monde peut dire ce qu'ils veulent sur sa personnalité excentrique et ne pas croire en ses bonnes aventures, tous sont pourtant d'accord sur ses formidables talents culinaires. Il y en a même qui disent que ses plats sont si bons qu'ils pourraient convaincre un mort de revenir à la vie afin de les savourer ! Shukumei nie le compliment en riant... avant d'ajouter qu'il y a peut-être un fond de vérité dans cette légende. Le jeune cuisinier n'a pas exactement sa langue dans sa poche et a tendance à être plutôt directe. Ses manières de s'exprimer étant fidèle à lui-même ne sont, cela dit, pas toujours des plus faciles à comprendre. La personne qui se fait traiter "de melon d'eau qui goûte l'ail mal cuit qui a passé trop de temps au soleil sur le bord d'une fenêtre chez un villageois de Glass"... ne comprend pas nécessairement l'ampleur de l'insulte. Enfin, il peut décoder le principal, puisque son visage et son corps sont expressifs !

Un "brin" dramatique, il réussit à rendre sa vie ordinaire... assez... spéciale. Shukumei n'est pas non plus quelqu'un qui sait se mêler de ses affaires... Loin de là ! Il a tendance à dire que les affaires du monde sont justement ses affaires, parce qu'il fait partie de ce monde aussi ! Enfin, le jeune excentrique reste neutre sur les questions des grandes guerres et tout ça, mais, il a de fortes convictions ailleurs. C'est pourquoi les histoires de son cuistot feront toujours partie de ses affaires aussi et qu'il l'aidera toujours à séduire les demoiselles et damoiseaux qui l'intéressent. Ce dernier aura toujours peur pour l'avenir de ses doigts, si sa patronne, qui a un couteau dans les mains, est fâchée contre lui, parce qu'il a oublié de mettre deux grains de maïs de plus dans les ramens.

Story
Si on a le malheur de lui demander, Shukumei répondra toujours qu’il est né pendant une éblouissante éclipse orageuse. Nul besoin de le regarder de travers, pour lui, ça fait du sens et il y croit dur comme fer. Il ne ment pas non plus, juste… qu’il arrange l’histoire à sa sauce pour qu’elle convienne à son petit cœur bouillonnant. Ses grands-parents n’étaient pas présents à sa naissance, étant en voyage dans une contrée lointaine où un affreux orage tourmentait le paisible village. À Astria, on pouvait très bien admirer, à ses risques, l’éclipse. Sa mamie lui a toujours dit que, même si elle ne savait même pas que son petit-fils était en train de venir embellir ce monde de par ces cris stridents, elle pensait à lui au moment même où sa mère menaçait son mari de le découper en morceaux si jamais il la mettait de nouveau enceinte. C’est connu, les mamies, ça ne ment jamais, encore moins pour faire plaisir aux petits enfants… donc, Shukumei l’a toujours cru. C’est donc pour inclure ses grands-parents à l’histoire de sa naissance qu’il ajoute l’orage, sans sourciller ni y réfléchir plus que ça. Il a toujours été très fier de ses origines de cette ville mystérieuse, pleine de légendes, dont lui. Le kitsune a toujours été convaincu, d’aussi loin qu’il ne se souvienne, d’être doté du don de voyance. Il est sûr qu’il peut voir l’avenir dans ses rêves. Chose qui fait du sens quand on est né pendant une éclipse orageuse à Astria, non ?

Il se rappellera toujours du matin où il s’était réveillé, un peu paniqué, après avoir rêvé que le père de son ami mourait. Personne n’a voulu le prendre au sérieux. On a plutôt tenté de le rassurer, de le cajoler, de lui dire que ce n’était qu’un mauvais rêve, mais lui… Lui savait. Plus tard dans la journée, il croisa son meilleur ami avec son papa, bien vivant. Shukumei en resta surpris, mais il était content pour lui. Cela dit… pourquoi cet étrange sentiment, cette torpeur, ne voulait pas prendre ses valises et quitter son petit cœur innocent ? PARCE QU’IL AVAIT RAISON ! En rentrant à la maison, ils apprirent que le voisin, si gentil avait fait un arrêt cardiaque. Non, le voisin n’avait pas d’enfants. Il possédait toutefois un immense jardin rempli de fines herbes, légumes, fruits et fleurs en tout genre que le jeune kitsune admirait infiniment. De plus, le voisin avait dû être un ange, dans une autre vie, puisqu’il laissait le gamin venir se servir comme il en avait envie dans son jardin pour qu’il fasse ses tentatives culinaires qu’il venait ensuite lui partager. Ce potager était, en un sens, le véritable ami de Shukumei. Il venait s’y réfugier quand il n’allait pas bien, il venait s’y goinfrer à toutes heures du jour et de la nuit, il y cueillait de délicieuses choses pour les améliorer en les combinant… Le jardin ne le jugeait jamais, l’accueillait toujours aussi sereinement et partageait tout de ce qu’il était avec lui. Maintenant que le gentil voisin n’était plus… son meilleur ami allait mourir ! Tragédie et fin du monde.

Le jeune kistune en eut le cœur brisé. Certes, il pensa reprendre le jardin et le continuer mais… il savait aussi qu’il était une véritable calamité dans ce domaine et qu’il ne ferait que créer souffrances et calamités à son pauvre ami. Accepter le terrible deuil était la chose la plus santé à faire, même si c’était difficile. Shukumei tenta, tant bien que mal, de noyer sa peine dans les bras de ses mamies. Parce que, voyez-vous, depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours été le chouchou de ces mamies. Aucune vieille dame d’Astria ne semblait lui résister. Était-ce à cause de son pelage brillant, son regard étoilé ou son sourire en adorable croissant de lune ? La petite tornade gourmande était toujours extrêmement poli avec elles et écoutait tout ce qu’elles lui racontaient avec la plus grande attention. Surtout s’il était question de nourriture. Il n’y a jamais eu de meilleur moyen pour s’accaparer sa personne que de le prendre par les sentiments. Shukumei voulait toujours en savoir plus, connaître davantage de bienfaits du brocoli, qu’on lui enseigne toutes les recettes possibles de ramens, qu’on lui explique encore comment rendre la pâte bien ferme mais si moelleuse et fondante en bouche ! Ce qu’il préférait, cependant, était les histoires légendaires qui accompagnaient les recettes secrètes des mamies. Après tout, Astria est pleine de mystères… que ce soit les habitants, les lieux… mais aussi les mets, les recettes, les ingrédients ou les pratiques culinaires.

Shukumei a toujours cru qu’en cuisinant les bonnes choses, il pouvait non seulement remplir des estomacs, séduire des papilles, mais aussi soigner des maux, apaiser des âmes, affiner des talents… C’est pourquoi il évite soigneusement certains aliments qui, selon lui, viendrait embrouiller ses rêves d’avenir. Il a toujours été plutôt pacifiste, sauf quand on parlait en mal de ses mamies ou de la nourriture. Surtout de la nourriture, admettons-le. Cela ne l’a jamais empêché d’aimer se tirailler avec les autres gamins, de jouer à recréer des histoires légendaires qu’on leur racontait à l’heure du coucher… Il n’est donc pas aussi sans défense qu’il n’y paraît, surtout depuis qu’il a pris la route avec sa mamie biologique, alors qu’il avait 17 ans. Cette dernière voulait aller rendre visite à une amie, vivant dans un village qui était un peu plus dans le nord. Sa grand-mère l’ayant fait rêver avec des recettes et des mets exotiques, il n’avait pas mis plus de quelques secondes à se décider. Le voyage ne fut pas aussi calme qu’ils ne l’avaient espéré, se faisant attaquer à deux reprises par des voleurs de pacotilles. Ils se trompaient de victimes, déjà parce que le petit groupe savait très bien se défendre, mais aussi parce qu’ils n’avaient rien de précieux. Ils n’étaient partis qu’avec le minimum et des denrées d’ordre culinaire. Pour Shukumei qui avait l’habitude du calme d’Astria, ce fut surprenant et une leçon de vie.

Ils arrivèrent à bon port, sans trop de blessures. On les soigna, les nourrit et ce devint rapidement un mauvais souvenir qui ne le hanterait pas trop. Le kitsune préférait consacrer ses énergies à en apprendre le plus possible dans ce nouvel endroit, que ce soit en termes de techniques de combat ou techniques culinaires. Même si ces dernières ravissaient plus facilement son âme. Le petit groupe y resta environ 7 mois, puis reprit la route pour rentrer. Cette fois, ils étaient prêts à renvoyer chez eux les délinquants des petits chemins et rentrèrent donc sans trop de soucis. Shukumei avait eu la piqûre, il avait envie de visiter encore plus de villes et villages, goûter d’autres plats, apprendre davantage de recettes et secrets ! Il prit trois ans pour acheter ce dont il avait besoin, se perfectionner encore, en apprendre un peu plus sur les villes environnantes où il irait en premier… Certes, c’était dangereux. Peut-être tenterait-on de le chasser pour sa fourrure… mais… Shuku avait besoin de partager ce qu’il faisait et de goûter de nouvelles choses ! C’est ainsi que « Le Sens de la Vie » vit le jour, restaurant ambulant qui s’installe là où le kitsune a envie d’être. Le menu particulier attire les curieux, les rumeurs délicieuses en attisent d’autres… Grâce à son restaurant et ses voyages, il rencontre toutes sortes d’âmes. Ainsi, il rencontra un petit groupe d’aventuriers, quand il avait 24 ans et il arrêta son restaurant, pendant 2 ans, les accompagnant plutôt, s’assurant qu’ils mangeaient bien tout en combattant à leurs côtés. Son restaurant lui manqua et c’est pourquoi il se sépara d’eux, reprenant son précédent train de vie qu’il mène encore aujourd’hui… jusqu’à ce qu’une nouvelle aventure ne le séduise.