spécial LuShu
La recette d'une rencontre
Tu parcourais les plaines du royaume à cheval, tu reconnaissais les paysages, les arbres et les sentiers, ton coeur, ta mémoire avait tout enregistré. Rien ne pourrait te faire oublier le chemin qui te guidait vers ton village natal. Cela faisait déjà longtemps que tu étais parti, tu avais tant de choses à dire, tant de choses à raconter. Tu te sentais nostalgique, tant de souvenirs te traversaient l'esprit. Cela ne se voyait pas cependant il était très facile de ressentir ta joie actuelle. Tu caressais Meon, ta fidèle amie semblait aussi réjouit que toi, tu ne comprenais pas les chevaux, mais pour une quelconque raison tu arrivais à le sentir. C'était sans doute parce que cela faisait un bon moment que vous vous étiez rencontrés. Tu avais hâte de revoir tout le monde, en particulier ton père ce qui est parfaitement normal. N'importe qui à ta place le serait. Tu venais pour une mission, regarder si tout allait bien dans le village et les alentours… Enfin, c'était un peu une excuse pour y retourner et donner de tes nouvelles et il était même possible que le prince et les autres gardiens le comprirent mais, personne n'allait s'y opposer. Faut dire, ça dérangerait qui ? Tu vis au loin les champs de daikons, ton regard s'illumina de nostalgie et de plaisir. Cette belle campagne, toute cette verdure, ce vent rafraîchissant et ces maisons qui te sont si familières, tout cela te rendait plus qu'heureux. Cela faisait combien de temps ? Tu n'avais pas donné de nouvelles, tu n'avais donné aucune trace de ce que tu faisais. Il était temps de venir tout raconter. Meon se mit à galoper vers le village et à l'entrée elle s'arrêta.Tu descendis de la selle pour ensuite prendre les rennes et avancer. Tu reconnaissais tout, tu te sentais chez toi et c'est le cas de le dire. C'est ici que tu es né, là où tu as vécu au moins 18 ans de ta vie. Ce n'est pas rien quand même. Une femme sembla te reconnaître et ce fut aussi le cas pour toi, elle te fit signe et s'approcha pour t'adresser la parole. Tout en marchant du côté de la maison vous discutèrent… Enfin… Surtout elle, toi tu écoutais surtout mais, elle savait bien que tu n'étais pas non plus très bavard. Tu demandas où étais ton père et comme tu l'imaginais il était bel et bien dans les champs de votre maison. Tes pas se dirigeaient donc vers ceux-ci, tu aimais Meon mais, il ne fallait pas qu'avec ses sabots elle piétine les cultures. Tu enlevais donc l'étrier pour la laisser se gambader un peu où elle voulait, dans ces moments-là on se rend compte que c'est bien qu'il y ait une grande confiance entre l'humain et l'animal. Au loin tu pouvais le voir, il travaillait avec beaucoup de passion et d'ardeur tu pouvais le sentir. Ses yeux croisèrent les siens, il semblait tellement étonné, on le lisait sur son visage comme dans un livre ouvert. Tu t'avançais vers lui tout comme lui s'avançait vers toi tout en évitant les plantations pour ensuite te prendre dans ses bras :
« Lucian ! Mon cher fils je suis si content de te voir. »
« Moi aussi papa. Ça faisait longtemps. »
Tu fis un petit sourire rapide puis soudain ton cher père t'ébouriffa les cheveux pour te dire :
« Et sinon tu n'as pas honte de ne donner aucune nouvelles de toi pendant des mois ?! Les lettres ça existent tu sais ! Je me suis fait un sang d'ancre moi ! »
« Oui pardon… J'ai… Oublié ? »
Tu n'avais pas d'autres explications en vrai, tu n'avais pas de bonnes excuses non plus. Ce n'était pas pour autant que tu te sentais mal. Ton père semblait exaspérer mais, c'est très vite passer. Vous vous êtes assis par terre et sous le soleil tu lui racontas tout. Ton voyage dans les moindres détails bien qu'il n'avait rien de particulier. Ton arrivée chez les gardiens et les quelques missions que tu avais faites, ce que tu faisais en tant que tel. Ce fut une longue discussion, tu avais sans doute jamais autant parlé de toute ta vie. Même toi tu en étais étonné mais, c'était ton père alors ce n'était pas bien grave. Il semblait très heureux et il n'était pas le seul, cela t'avait fait du bien d'être de nouveau proche de ton père ainsi, de lui parler aussi naturellement. Tu te levais et après un petit étirement, tu te retournas vers ton paternel :
« Repose-toi un peu dans ta chambre. Je m'occupe des champs. Cela fait longtemps, je vais vérifier si je n'ai pas encore perdu la main. »
« Cela m'arrangerait bien. Tu pourrais aussi aller acheter des pommes de terres. Je ferais un bon repas pour ce soir. »
« Avec plaisir. »
Il partit donc faire une sieste et toi tu repris la main avec l'agriculture. Sous le soleil, tu enlevais les petites herbes qui n'étaient pas la bienvenue, arrachais les jeunes plants qui faisaient plus de 15cm et arrosais. Cela t'avait bien occupé. C'était en plein après-midi, tu ne semblais pas avoir perdu la main verte. Les récoltes n'allaient pas tarder. Tu aurais bien aidé ton père pendant cette période mais, tu ne pouvais pas t'éterniser ici non plus. Tu allais repartir dans quelques jours. Il était tant d'aller acheter les patates. Tu rentrais dans la maison, il avait laissé de l'argent pour toi. Tu sortis donc pour aller faire tes petites courses. Cela pris plus longtemps que prévu, la vieille femme avait un peu trop parlé. Comme quoi l'âge n'empêche pas d'être bavard. Tu fis un soupir et après avoir rangé les aliments. Tu te laissais tomber juste à côté de tes champs de daïkons. Tu voulais en manger maintenant, tu en avais tellement envie mais, ce n'était pas encore le bon moment. Tu le savais. Tu fis un soupir et sifflotait en fermant les yeux. Ça y est, tu étais parti pour procrastiner par terre pendant des heures.
GOYANGI