Paisible, ainsi va la vie~ feat only Sehun
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- Tenue de prêtre:
20ème jour de la Lune du Tatou Ardent en l’an 1047 | Uxy, région de Nirally, Tharas, Temple de Kila
Le village était silencieux… Ce qui était tout naturel. Tharas n’était pas très touristique contrairement aux villes plus au nord comme Katara. Et comme bien souvent à cette période de l’année, l’activité agricole battait son plein tout comme la pêche, et tous ceux qui ne cultivait ni ne pêchait n’étaient pas inactifs pour autant. Cordonniers, herboriste, aubergistes, marchands, palefreniers, et de nombreux artisans d’instruments de musique… Sans oublier les prêtres assistants, et le prêtre en charge du Temple, situé au centre même du village. Le prêtre principal, un jeune homme de 18 ans maintenant, se rendait justement chez un habitant de Tharas qui se trouvait être malade. Il avait reçu des enseignements de médecine, mais il n’était pas pour autant le soigneur attitré du village. Non… Le soigneur était… La personne qu’il devait soigner.
Rien de très grave, mais il fallait tout particulièrement faire attention à la santé de leur médecin, sans quoi, pour recevoir des soins, les habitants de Tharas devront se rendre à Nirally… qui se trouvait à tout de même à plusieurs jours de marche.
La visite médicale de Sôh-Mon ne dura pas bien longtemps, car il avait préparé en avance ses médicaments, une boisson et un baume à respirer, rien d’extraordinaire, mais cependant très efficace.
« Quelle chaleur… »
La lune du Tatou Ardent était connue pour être particulièrement abondante en termes de récoltes, mais les insolations pouvaient elles aussi arriver assez facilement. C’est pour cette raison que le petit prêtre essaya de rester le moins possible au soleil. Le village n’était pas très grand mais la vie y était d’ordinaire très paisible. Situé non loin des falaises et d’une île, Tharas n’avait donc que peu de voisins.
Arrivé au temple après 20 minutes à tourner incessamment dans le même quartier, car il était incapable de se souvenir du chemin à prendre, Sôh-Mon alla d’abord prier Kila, mains jointent et regard plongé dans celui de la statue, puis il se rendit dans sa chambre, qui se trouvait au rez-de-chaussée. Il vivait seul dans le temple, contrairement à tous les autres prêtres assistants qui vivaient dans leurs maisons avec leur famille. Parfois, le prêtre Kilian lui manquait. Il était parti à son 16ème anniversaire, comme il était coutume dans ce village.
Le prêtre principal devait rester au temple, jusqu’à ce que sa progéniture, prêtre ou prêtresse atteignent ses 16 ans. Bien sûr, son père aurait pu tout simplement juste quitter le temple et s’établir dans le village, mais il voulait faire grandir son fils, et la responsabilité du Temple entier sur ses épaules lui semblait être un bon moyen de l’y aider.
Encore une fois, après 5 minutes à tourner dans les couloirs, le jeune prêtre trouva enfin sa chambre et y pénétra. Il s’était occupé à son levé, après sa méditation matinale, d’arroser abondamment les jardins du temple à l’aide de son tome d’eau scellé. Il ne lui restait donc qu’à faire la lessive des draps et kimono utilisé la dernière semaine. Encore une fois, ça allait être relativement rapide, grâce à sa maîtrise et la chaleur presque étouffante. Un large panier rempli à ras-bord avec son tome d’eau tout au-dessus, il se dirigea tranquillement jusqu’au lac non loin du village en profitant des arbres pour se cacher des rayons du soleil. La matinée se finissait à peine et l’astre solaire pouvait possiblement être agressif à cette heure-ci.
Presque arrivé, Sôh-Mon hésita à un embranchement, juste avant d’arriver à la lisère du bois, qui se trouvait à proximité du lac. S’il ne se trompa pas, ce fut essentiellement à cause d’un son… D’une… Voix ? Il ne la connaissait pas. Rare était les voyageurs à cette période de l’année. Ceux qui se présentaient étaient en général des visiteurs de Katara faisant une pause de quelques jours.
« Ah… Si je ne me trompe pas, il y a eu ce fameux festival il y a quelques jours là-bas… »
Sôh-Mon avait été très heureux d’entendre par certains marchands itinérants revenant de Nirally que le royaume entreprenait ENFIN après toutes ces années d’envisager de faire la paix. L’ouverture des frontières allait permettre aux cultures Naelite et Uxyienne de se rencontrer et d’échanger. C’est tout ce dont il rêvait… Il ne pouvait pas quitter le temple, car il avait des responsabilités… Mais il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer rencontrer des Naelites, et apprendre d’eux. Notamment sur leur point de vue au niveau historique, sur leur religion…
« Hm… Peut-être un jour, lorsque je partirai comme Père… »
Encore plus aujourd’hui il comprenait cette envie qu’il avait eu de voyager et de découvrir de nouvelles choses.
Le lac en vue, Sôh-Mon fut obligé de plisser doucement son regard, légèrement aveuglé par la forte luminosité. Il n’eut qu’à faire une dizaine de pas avant de se trouver nez à nez avec l’étendue d’eau, calme et pleine de vie. Parfois, des poissons sortaient de l’eau pour attraper des insectes. Des oiseaux faisaient leur vie à la surface, et d’autres animaux participaient à cet écosystème.
Pensif, Sôh-Mon se dévêtit partiellement pour ne pas suer dans le haut de son kimono, puis se mit activement à la tâche. Attrapant en premier un drap, il ouvrit son tome scellé à même le sol, ouvert sur une page en particulier, puis d’un mouvement du doigt, il amena une quantité d’eau moyenne au-dessus de l’eau pour former une bulle pleine. Tenant la bulle d’une main, il s’en approcha et y enfonça son drap, puis une poudre blanchissante et lavante qui se mit à mousser à l’intérieur de la bulle. Tout en observant les êtres vivants autour de lui, surtout de son œil droit, il créa un mouvement dans sa bulle, pour mélanger le drap, la poudre lavante, et l’eau. C’était sa manière de faire la lessive. Il pouvait ainsi gagner du temps et de l’énergie qu’il pourra par la suite utiliser pour méditer.
Malgré la magie qu’il utilisait, les animaux -en général- ne ressentait aucune animosité venant de lui. Ainsi, deux oiseaux profitèrent de ses doigts tendus pour s’y percher, et le chatouillement qui s’en suivit lui arracha un petit rire amusé. C’est qu’il était chatouilleux… Et puis à quoi bon se retenir ? Il n’y avait personne.
L’un des deux petits oiseaux changea de place afin de se loger sur le crâne du prêtre.
« Eh bien… Vous avez raison, vous êtes chez vous après tout. »
Heureux simplement par cette proximité si paisible, il relâcha son linge savonné pour le déposer dans le panier, et recommença avec un autre tas de tissus, cette fois-ci plusieurs kimonos, tout en chantonnant un chant qu'il connaissait depuis très longtemps.
Halloween